MANAGER SANS S’ÉPUISER

Les managers sont de plus en plus au bout du rouleau ! Surchargés, voire dépassés, ils doivent faire face à des réductions de leurs équipes avec une charge de travail qui s’alourdit toujours. C’est le défi impossible !

La France est actuellement la lanterne rouge des pays européens en matière de relations managériales et de stress au travail. La mission managériale évolue encore ; centrée depuis les années 90 sur le leadership, elle passe aujourd’hui sur le mode « accompagnement » ; peu d’entreprises françaises ont passé ce cap pourtant déterminant face aux évolutions considérables et conjuguées du rapport au travail, de l’économie de la mondialisation, des réductions d’effectifs et du contexte sociopolitique. C’est précisément ce qui explique en quoi, malgré
leurs efforts, les managers peinent à trouver des solutions organisationnelles et sont de plus en plus déjugés par leurs propres collaborateurs. Entre épuisement et insatisfaction, et dans l’attente de solutions encore à venir, ils doivent devenir acteurs de leur santé afin de préserver leurs ressources et retrouver du plaisir dans l’exercice de leur fonction au quotidien.

Comment se préserver ?

Pour continuer à assumer leurs missions sans s’épuiser, les managers doivent mieux tenir compte de l’équilibre entre leurs ressources et leurs dépenses énergétiques. A l’heure où les demandes d’adaptation se multiplient (surcharge de travail, multiplicité des projets de changement, multiplication des reporting, équipes virtuelles à gérer à distance, etc.) tandis que les ressources énergétiques diminuent (moins d’opportunités de récupération, moins de sens aux actions, moins d’activité physique, une alimentation globalement moins bien adaptée à nos besoins, etc.), les managers doivent identifier les leviers d’action à leur disposition pour maintenir cet équilibre délicat et chaque jour menacé. Parmi ces leviers, trois sont particulièrement critiques pour les managers :

1 – Focaliser son attention sur l’essentiel :

Au vu des multiples sollicitations qui lui parviennent, il est vital pour le manager d’allouer l’essentiel de son attention sur les dossiers clés et de savoir en décaler/abandonner d’autres. Avoir cette réflexion en amont permet au manager de réduire l’intensité d’un certain nombre d’activités non stratégiques (certains reporting, contrôles ou réunions) au profit de dimensions cœurs de son métier, comme la relation humaine ou encore gérer le collectif.

2 – Renoncer à être un manager idéal :

Pour ne pas s’épuiser, il est également important d’accepter ses limites. Trop souvent managers et dirigeants vivent comme un échec personnel les moments de stress et de surmenage. Pourtant, au vu de la situation socio-économique actuelle, c’est tout à fait normal. Admettre que l’on est stressé ou surmené constitue la première étape de la mise en œuvre de stratégies personnelles adaptées. Sinon, on s’épuise à cacher la situation, et l’on perd encore plus du peu d’énergie qu’il nous reste.

3 – S’assurer des plages quotidiennes de récupération :

c’est-à-dire des moments complètement « off the job » pour permettre au manager de recharger leurs batteries et de retrouver la bonne distance par rapport aux enjeux humains liés à leur fonction. Les activités combinant respiration et mouvement pratiquées au moins 20 minutes d’affilée semblent aujourd’hui les plus prometteuses pour opérer cette récupération.

Ces principes simples n’ont de valeur que dans leur mise en œuvre. Il est évident que si les entreprises peuvent renforcer les efforts des managers par des principes organisationnels adaptés, le gain n’en sera que plus grand. Mais, dans l’attente d’une telle (r)évolution, tout manager devrait s’obliger à devenir acteur de sa santé.